LE VOYAGE A ELVINGTON DE JUIN 1998

HOMMAGE aux EQUIPAGES FRANÇAIS des GROUPES LOURDS
sur BOMBARDIERS HALIFAX en GRANDE BRETAGNE

Le 18 juin 1998, 91 personnes de la RAFA (Royal Air Force Association) ont embarqué de l’aérodrome de Villacoublay pour un hommage aux 2000 Français qui ont vécu sur les bases aériennes en Grande Bretagne au cours de la deuxième guerre mondiale.

Plus particulièrement aux 150 équipages de bombardiers lourds de la Royal Air Force dont ils formaient deux escadrons connus de nos aviateurs, l’escadron 346 - le 2/23 Guyenne, et l’escadron 347 - le 1/25 Tunisie, basés à Elvington, près de la ville de York, au nord de l’Angleterre. Hommage d’autant plus poignant que près de 50% des bombardiers sont tombés aux combats.


Villacoublay, un embarquement bon enfant...


Ces combattants discrets, sont nos héros de l’ombre car leurs missions étaient de bombarder de nuit les zones militaires du Reich avec des moyens qui forcent aujourd’hui l’admiration. En effet les commandants de bord n’avaient au moment du départ que leur plan de vol et les informations météo, puis en vol, les instruments de bord comme appareils de mesure, la radio pour capter les messages (mais pas pour émettre) et leur règle à calcul pour atteindre, à la minute près, les objectifs désignés lors des briefings. A l’inverse des bombardiers américains qui effectuaient leur missions de jour à haute altitude, ces équipages constituaient le " top niveau technique ". Ils avaient entre 6 et 8 heures de vol aux instruments, depuis leur base située en Grande Bretagne. Les décollages s’effectuaient le soir, avec vol au ras de l’eau pour ne pas être détectés, puis montée en altitude avec des changements de caps pour dérouter les radars et la chasse allemande.

Chaque équipage était constitué de 7 navigants : le navigateur, le pilote, le bombardier, le radio, le mécanicien, le mitrailleur supérieur et le mitrailleur de queue.

Mais revenons aux témoins de cette visite de juin 1998.


A cette occasion, l’armée de l’air s’est associée au souvenir en mettant à la disposition des vétérans, familles et amis, un avion Hercule C130, transport de troupes, pour faire le voyage de Paris à York en 2 heures.
Quelle expédition pour ces personnes dont certaines avaient plus de 80 ans ! Que de souvenirs pour un voyage aussi confortable ! Il faut dire que notre Hercule était pressurisé, alors que leur Halifax ne l’était pas, et il leur fallait les masques à oxygène pendant une partie des missions. Les participants à cette expédition qui arrivaient de tous les coins de France, ont embarqués vers 14 heures dans cet avion spartiate avec une décontraction bien française !

 

...mais un confort spartiat pour nos "anciens"!

C’est la branche " Groupes Lourds " de l’Association de la Royal Air Force qui organise cette sortie à York tous les 2 ans.
La RAFA constitue la mémoire de ces aviateurs qui ont contribués, comme l’a dit Churchill, au virage décisif de la guerre 39/45. Sans cette force aérienne, la guerre aurait durée au moins trois ans de plus, avec les dommages que l’on connaît.
De ces 91 personnes présentes, il ne reste plus que 50% de survivants de cette époque héroïque, le temps ayant fait son œuvre. Les autres 50% sont constitués par les enfants, petits enfants et amis de ces équipages.
Ce pèlerinage deviens au fil des ans un haut lieu de la mémoire collective ou il fait bon de se souvenir. On y découvre avec étonnement un musée qui ne cesse de se perfectionner dans la reconstruction d’avions d’époque et la rénovation de la base d’Elvington. A cela il faut ajouter la découverte de cette belle région du nord de l’Angleterre, le Yorkshire.
Pour nous, les jeunes, je vois dans cette association un moyen sympathique d’allier souvenir, voyage et plaisir de découvrir.

Au fil des ans, cette région reconstruit son musée de l’aviation, et rend aux pays amis comme l’Australie, le Canada et la France l’hommage de l’effort de guerre qui nous a rendu notre liberté et notre identité. A cet effet, en 1996 a eu lieu l’inauguration de la reconstruction d’un Halifax dont aucun exemplaire ne subsistait à ce jour ! . Ce sont les Canadiens qui ont entrepris cette œuvre à force d’heures de bénévolat avec des plans d’époque le tout porté par la passion de l’aviation.

L'insigne des Groupes Lourds